La Chambre Claire, entre haptonomie et sociologie
Resumen
L’une des contributions les plus importantes à l’analyse de la photographie du siècle dernier est celle de « La chambre claire », ouvrage de Roland Barthes paru en 1980, peu avant la mort de l’auteur, qui inspira bien des historiens de l’art et de la culture de notre époque. Relire Barthes en nous appuyant sur l’analyse de quelques-unes des photos de son livre et sur des publications récentes sur l’écrivain, tel est l’objectif du présent article qui tente d’éclairer les dualités propres à l’approche théorique de Barthes mais également celles du champ épistémologique dans lequel il évoluait. Lire donc, chez Barthes, une véritable épistémologie singulière, un savoir de sa propre souffrance, exprimée dans son Journal qui a abouti à son livre de 1980. Il le fait comme une sorte de réflexion sur la photo conçue « comme la figuration de la face immobile et fardée sous laquelle nous voyons les morts ». Mais aussi comme une critique des savoirs empruntés au nom d’une phénoménologie de l’affect.